Normand Mousseau
Université de Montréal
Biographie: Normand Mousseau est professeur de physique à l’Université de Montréal, directeur scientifique de l’l’Institut de l’énergie Trottier à Polytechnique Montréal et directeur scientifique du Carrefour de modélisation énergétique. Titulaire d’un doctorat en physique de la Michigan State University, il a été chercheur postdoctoral à l’Université d’Oxford et à l’Université de Montréal, puis chercheur invité à la Delft Technische Universteit aux Pays-Bas. Après trois années comme professeur adjoint au département de physique et d’astronomie de la Ohio University, il a rejoint l’Université de Montréal en 2001. Spécialiste de la modélisation des matériaux complexes, avec plus de 200 articles à son actif, il continue de mener le développement des méthodes ART nouveau et ART cinétique, dont les codes sont utilisés par des dizaines de groupes à tavers le monde. Depuis 2008, il travaille également sur les questions énergétiques et des ressources naturelles. Il est l’auteur de plusieurs livres sur ces sujets, dont « Le défi des ressources minières» (2012) et « Gagner la guerre du climat. Douze mythes à déboulonner » sorti en 2017 aux Éditions du Boréal. Il est le directeur-fondateur de Calcul Québec (2010-2013). En 2013, il a coprésidé la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec, dont le rapport, « Maîtriser notre avenir énergétique », fut publié en 2014. En 2017-2018, il a mené le projet « Le climat, l’État et nous », visant à proposer une gouvernance environnementale pour le Québec, en collaboration avec 22 universitaires québécois. Il a participé à la production de plusieurs rapports liés aux enjeux énergétiques et pilote la publication des « Perspectives énergétiques canadiennes », dont la troisième édition est en cours de publication. Il est co-fondateur et conseiller principal à la transition de l’Accélérateur de transition et membre fondateur du conseil d’administration de l’Institut climatique du Canada. Il s’intéresse de près, également, aux échanges entre science et société. De 2011 à 2017, il a produit et animé l’émission de vulgarisation scientifique hebdomadaire «La Grande Équation» diffusée sur les ondes de Radio VM ainsi que sur iTunes. Il a publié, en 2016, aux Éditions du Boréal, «Comment se débarrasser du diabète de type 2 sans chirurgie ni médicament ». Son plus récent livre, « Pandémie, quand la raison tombe malade », est paru chez le même éditeur en novembre 2020.
Conférence: Tensions et alignement : la relation à construire entre la transition énergétique et le développement durable
Tel que le montrent les résultats de la troisième édition des Perspectives énergétiques canadiennes de l’Institut de l’énergie Trottier1, l’atteinte des objectifs de carboneutralité s’appuie sur (i) la décarbonation des sources d’énergie ; (ii) une électrification massive des services énergétiques ; (iii) l’usage de l’électricité pour appuyer la décarbonation des procédés industriels ; et (iv) le captage du CO2 et sa séquestration à grande échelle. Ces transformations s’entrecroisent avec les quatre thèmes du Congrès, offrant parfois un alignement évident et, dans d’autres cas, s’inscrivant en opposition. Après une présentation des enjeux globaux de la transition énergétique pour le Canada et le Québec, je reviendrai sur ces relations entre les quatre thèmes du Congrès et la transition énergétique.
1. Langlois-Bertrand, S., Mousseau, N., Vaillancourt, K., Bourque, M. 2024. Trajectoires pour un Canada carboneutre – Horizon 2060. Dans Langlois-Bertrand, S., Mousseau, N., Beaumier, L. (Dir.), Perspectives énergétiques canadiennes 3e édition, Institut de l’énergie Trottier – Polytechnique Montréal. http://iet.polymtl.ca/perspectives-energetiques/
Frédéric-Georges Fontaine
Université Laval
Frédéric-Georges Fontaine, un pionnier dans le domaine de la chimie durable, occupe le poste de professeur titulaire à l’Université Laval, située à Québec. Son impressionnante carrière est jalonnée d’une étape clé, une bourse postdoctorale obtenue à l’Université de Berkeley, qui l’a mené à diriger une prestigieuse chaire de recherche canadienne en 2018. Passionné par la catalyse verte, il vise à révolutionner les standards chimiques vers l’écologie, favorisant des pratiques industrielles vertes. Concentré sur le développement de catalyseurs pour activer les molécules inertes, comme la conversion du CO2 en méthanol, ses travaux sur la fonctionnalisation des liens C-H ont été distingués par Québec Science et Le Soleil en 2015. Expert en catalyse homogène et hétérogène, il prône une chimie respectueuse de l’environnement. Dirigeant le centre FONCER CIRCUIT et un programme sur le développement durable industriel à l’Université Laval, il a reçu le prix Summa pour son impact éducatif.
Conférence: Une approche verte et collaborative pour la valorisation du CO2 et la fonctionnalisation des liens C-H
Le dioxyde de carbone, tout comme les liens C-H de molécules organiques, sont considérés comme des espèces stables et difficiles à fonctionnaliser. C’est pourquoi des catalyseurs sont requis pour transformer ces molécules peu réactives en produits d’intérêt industriel. Alors que traditionnellement des catalyseurs métalliques avec un impact environnemental important sont utilisés pour effectuer ces transformations difficiles, nous nous intéressons à développer des catalyseurs constitués d’éléments abondants, peu polluants et peu dispendieux comme alternatives. Ces approches, souvent basées sur des effets collaboratifs entre des fonctions antagonistes, comme des acides et des bases, nous ont permis d’accéder à plusieurs transformations inédites, que ce soit pour la transformation du CO2 en molécules organiques d’intérêt industriel, ou des hétérocycles azotés, comme les pyroles et les indoles, en dérivés borylés. En plus d’une discussion sur les approches et les innovations scientifiques qui ont émergé de ces travaux, cette présentation mettra de l’emphase sur les collaborations qui ont émergé avec ingénieurs et industriels et les outils qui ont été développé pour favoriser la formation de personnes hautement qualifiées.
Patricia Raymond
Ministère des Ressources naturelles et des Forêts
Patricia Raymond, ingénieure forestière et docteure, est en poste à la direction de la recherche forestière du Ministère des Ressources naturelles et des Forêts depuis 2002. Titulaire d’un baccalauréat, d’une maîtrise et d’un doctorat en sciences forestières de l’Université Laval, elle se consacre au développement de pratiques sylvicoles adaptées à la forêt mixte tempérée. Son objectif est de préserver la composition, la structure, et la diversité fonctionnelle des forêts pour renforcer leur résilience face aux changements climatiques. Elle explore également des scénarios d’adaptation sylvicole, y compris la migration assistée des espèces arboricoles, pour répondre aux défis environnementaux actuels.
Conférence: Le génie forestier au service de l’adaptation aux changements globaux : l’exemple du projet DREAM
Alors que la pratique du génie forestier est à la croisée des chemins à cause des bouleversements actuels et de ceux anticipés en lien avec les changements globaux, de nouvelles approches doivent être testées pour aider les forêts à s’y adapter. C’est le cas de la migration assistée des populations et des espèces d’arbres qui se trouve au cœur du projet canado-américain DREAM « Desired REgeneration through Assisted Migration ». Depuis 2018, la Direction de la recherche forestière (MRNF) et ses partenaires déploient un réseau de dispositifs expérimentaux dans plusieurs écosystèmes forestiers québécois pour tester la performance des plantations de migration assistée en fonction de contraintes abiotiques (microclimat) et biotiques (herbivorie, concurrence végétale). Cette conférence expliquera les bases scientifiques et techniques du projet, puis présentera les résultats de 5 ans du premier dispositif implanté en forêt mixte tempérée, ainsi que les recommandations sylvicoles qui en découlent pour les ingénieurs forestiers.
Karine Auclair
Université McGill
Karine Auclair, professeure au département de chimie de l’université McGill, a enrichi sa carrière académique par des études avancées sur les Diels-Alderases à l’Université de l’Alberta et des recherches postdoctorales sur les protéines hèmes à l’Université de Californie à San Francisco. Depuis son arrivée à McGill en 2002, elle a progressé de professeure adjointe à titulaire, marquant le paysage académique par son implication dans l’innovation au sein de Carbios, une entreprise leader en biorecyclage des plastiques. Récompensée par plusieurs distinctions prestigieuses, dont la Chaire de recherche du Canada et le prix Clara Benson, Auclair est célèbre pour ses contributions en résistance aux antibiotiques et enzymologie. Sa renommée internationale est soutenue par d’innombrables séminaires, publications et brevets, faisant d’elle une référence dans l’étude de la chimie bioorganique et de la gestion écologique des plastiques.
Conférence: Dépolymerization enzymatique des plastiques en milieux solides-humides : la mécanoenzymologie
Les enzymes sont généralement manipulées sous forme de solutions aqueuses diluées. De telles conditions divergent cependant de l’environnement naturel des enzymes. Par exemple, il a été démontré que la cellule est un milieu très dense, affichant une concentration moléculaire totale estimée à ~400 mg/mL, et offrant même un environnement propice à la formation transitoire de condensats biomoléculaires. De plus, de nombreuses enzymes (telles que les cellulases, les chitinases et les cutinases) sont sécrétées par des microorganismes dans l’environnement et agissent donc directement sur des surfaces exposées à l’humidité de l’air. De ce point de vue, nous avons envisagé que plusieurs enzymes auraient pu évoluer pour fonctionner de manière optimale dans des mélanges solides-humides. Cela a conduit au développement d’une méthode novatrice, très efficace de biocatalyse sans solvant aqueux. Ce procédé comporte du brassage mécanique bref et intermittent (d’où le nom de mécanoenzymologie), en alternance avec de longues périodes d’incubation statique de ces mélanges réactionnels solides-humides. Il est particulièrement prometteur pour les substrats peu solubles et chimiquement récalcitrants tels que la biomasse et les déchets plastiques.