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Cercle d’interaction | Polarisation en périphérie

Introduction

Parler de la polarisation en périphérie revient à traiter la manière dont elle se manifeste dans des régions éloignées, examinant les mécanismes spécifiques qui contribuent à cette polarisation et les conséquences sur le développement économique, social, ou politique de ces zones. L’analyse permet également d’explorer les interactions complexes entre le centre et la périphérie, mettant en
lumière les dynamiques de pouvoir et les implications pour la cohésion sociale et territoriale.

  • De Lima, J. F. (2016). Pôles, polarisation et la diffusion du développement régional: notes de recherches. Revue Organisations & territoires, 25(2), 75-80.

Les mouvements de décentralisation ou de dispersion (décentrage) et recentralisation ou de concentration (recentrage) accrue d’activités économiques dans l’espace économique renvoient à l’étude de la diffusion spatiale du développement économique au sein des régions. Bien que la science régionale soit récente, certaines recherches tentent de comprendre la nature de l’espace, les composantes du changement spatial et leurs impacts sur la localisation des secteurs économiques entre les régions. Pour appréhender la nature des changements spatiaux, il est essentiel de ne pas sous-estimer la réalité historique de la structuration des pôles. En effet, la localisation et les caractéristiques internes des pôles marquent les disparités géoéconomiques, façonnant ainsi les formes que le développement économique prendra spatialement.

Le texte présente l’émergence et l’élaboration d’une théorie économique de la croissance et du développement depuis l’après-guerre. Cette théorie, développée par des économistes, se caractérise par l’utilisation de concepts définis en termes économiques. L’auteur reconnaît cependant que des études sociologiques, géographiques, psychologiques ou d’autres natures peuvent contribuer à la compréhension des phénomènes économiques, pour ainsi renforcer les relations complexes entre l’économique et le non-économique. L’auteur se concentre sur les interactions inévitables entre l’économique et le géographique, en mettant en exergue l’influence variable des conditions non-économiques sur les phénomènes économiques.

La recherche présentée dans l’étude explore spécifiquement la dimension géographique de la théorie économique de la polarisation et examine les liens inévitables entre cette théorie économique et la théorie géographique. L’intention de l’auteur est d’analyser les aspects géographiques de la théorie économique de la polarisation et d’explorer les relations complexes entre l’économique et le géographique. En résumé, l’article se concentre sur la recherche des liens entre la théorie économique de la polarisation, ses aspects géographiques, et les relations inévitables entre l’économique et le géographique. L’auteur propose d’ancrer ses considérations théoriques dans des exemples concrets issus d’études géographiques ou économiques pour illustrer et appuyer les concepts discutés.

  • Proulx, M. U. (2020). Les pôles dans leur espace périphérique. Revue Organisations & Territoires, 29(1), 27-32.

Cet article permet de comprendre et analyser la complexité de la ruralité québécoise qui requiert une observation attentive. De plus, une approche géoéconomique globale fournit des perspectives éclairantes pour expliquer certains phénomènes, notamment la présence de pôles hiérarchisés au sein d’un espace dynamique, caractérisé par des tendances telles que l’attraction, la concentration, l’érosion, la rétention, la répulsion, la pénétration et la diffusion.

 

Cercle d’interaction | Habiter le territoire

L’enjeu d’habiter le territoire

Depuis plusieurs années, les défis liés à l’habitation au sein des territoires du Québec deviennent de plus en plus préoccupants. La situation est d’autant plus inquiétante et cruciale puisqu’elle ne peut laisser personne en marge. Pas une semaine ne passe sans que les médias locaux ou nationaux témoignent des problèmes que cause la pénurie de logements ou alors de la vétusté du parc immobilier locatif. Le gouvernement du Québec ne reste pas insensible à cette crise du logement. Il a décidé récemment d’allouer plus de 1 milliard de dollars à l’habitation dans son budget 2023-2024.

Dans une étude récente commandée par l’organisme Place aux jeunes en région PAJR (2024), on dénote que le déficit de logement intensifie la pénurie de main d’œuvre et entraîne un retard dans le développement économique régional. L’analyse illustre que les régions du Québec sont rendues orphelines de travailleurs car les jeunes professionnels sont contraints à surseoir à leur migration en régions par manque de logement.

Pour autant, habiter le territoire n’est pas seulement lié à la question de la disponibilité de logements. Le phénomène interroge aussi les diverses façons traditionnelles ou nouvelles d’habiter le territoire individuellement, en famille, en collectif, etc. Il nous ramène ainsi à d’autres dimensions telles que la mixité sociale, le transport, les services de proximité, la vie communautaire et autres relations quotidiennes au territoire. Habiter le territoire interpelle en outre notre rapport aux multiples crises systémiques, notamment celles reliées au climat et à l’énergie.

Au regard de la pluralité des enjeux, il apparaît impératif de discuter autour de la question de l’habitation afin d’apporter une contribution tant individuelle que collective pour évaluer, diagnostiquer et proposer des réponses à cet enjeu majeur qu’est l’habitation du territoire.

Sabrina Tremblay, Professeure, UQAC, OTERAUD, GRIR, CRDT, CRISES