Le métier de maire en crise

Figures centrales en aménagement, en gestion et en développement des territoires, les maires et élus municipaux sont au Québec tout à fait négligés dans les débats de société et à peu près ignorés par la littérature scientifique sur la démocratie. Face aux enjeux locaux de plus en plus complexes, ce désintérêt général envers les décideurs politiques laisse dans l’ombre les spécificités de leurs actions et interventions qui causent de plus en plus de difficultés quotidiennes, en particulier au sein des régions.

Or depuis quelques années, la presse québécoise locale fait état d’une crise discrète de la démocratie municipale dont l’ampleur devient inquiétante.

Causes de la crise du métier d’élu municipal

• Méconnaissance générale du rôle du maire
• Manque de reconnaissance générale du rôle de maire
• Définition inconfortable de la fonction de maire
• Lourdeur spécifique des enjeux des petites municipalités
• Pression sociale de la communauté sur le maire
• Épuisement potentiel d’un modèle d’engagement générationnel

Depuis les élections de novembre 2021, environ 10 % des élus municipaux ont dû être remplacés (soit 762 sur 7 924 en 2021) – et notamment dans les petites municipalités rurales. Nous manquons au Québec d’une réflexion générale permettant de saisir la subtilité du rôle de maire et aussi pour esquisser des solutions concrètes et opérationnelles. Quel est l’agenda quotidien d’un élu municipal ? Comment se présente le contexte de la prise de décisions politiques territoriales ? Peut-on entrevoir le renouvellement nécessaire du rôle de maire, notamment au sein des territoires ruraux et périphériques ? qui incarnent parfaitement cette crise du métier de maire ?

Yann Fournis, UQAR et Émilie Gaudreau, Cégep de Jonquière

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